Scientifiques, conservateurs et responsables de musée dissèquent le monde des contrefaçons après la récente controverse sur la peinture de l’avant-garde russe
[…]La science n’est pas suffisante pour découvrir les faux fabriqués à des fins criminelles
[…]« L’analyse par spectroscopie Raman peut s’avérer très utile dans certains cas pour écarter une hypothèse ou la renforcer, puisqu’elles apportent des données complémentaires sur la composition moléculaire des pigments, charges, liants et vernis mais constituent un résultat partiel qui doit être complété et contrasté avec d’autres examens pour arriver à un diagnostic qui aura besoin de la confirmation des historiens de l’art. Il s’agit d’un travail d’équipe », a déclaré Mireia Mestre, chef du département Restauration et de Conservation du Musée National d’Art Catalan (MNAC).
La science, bien qu’elle s’avère déterminante pour étendre l’information sur les matériaux d’une œuvre, n’est pas suffisante pour déterminer son auteur ou découvrir des falsifications à des fins délictueuses. Il existe d’autres possibilités. « Il est très fréquent que des œuvres d’importants artistes aient été copiées par leurs contemporains sans aucune mauvaise foi et que des années plus tard ces copies aient été introduites sur le marché de l’art, se transformant en falsifications. Dans ce cas l’analyse avec des rayons X et réflectographie sont très utiles, parce que les copies ne présentent pas le processus créatif préalable sous-jacent, ce que ces examens font apparaître », explique Mestre.
[…]« En cette période de crise apparaissent sur le marché des œuvres, qui n’ont pratiquement jamais fait partie d’exposition historique. Il peut y avoir des pièces très intéressantes, mais il faut être très prudents et plus encore dans le cas d’une époque aussi contestée et polémique que l’avant-garde russe » a déclaré Rosario Peiró, responsable des collections du Musée Reina Sofia à Madrid. Le Reine est très prudent au moment d’acheter des œuvres qui ont un pedigree récent et préfèrent disposer d’une documentation qui se rapporte directement à la période, au-delà du matériaux, puisque sur le marché noir, on peut acquérir des toiles, des pigments et même des brosses de n’importe quelle époque.
Roberta Bosco – Barcelone – 08/01/2010
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