Toute vérité n’est pas bonne à dire… Une plainte en diffamation a été déposée par Jean Chauvelin suite à la citation de cet article paru dans la Nouvelle République.
On attend la décision de la justice…
Le musée d’avant-gardistes russes se fera-t-il ? Le généreux donateur possédait des Alexandra Exter saisis à Tours en mars dernier pour contrefaçon.
La municipalité d’Aubigny l’a-t-elle échappé belle ? En voulant ouvrir un musée dans un silo à grains désaffecté, aurait-elle abrité de faux tableaux ? Le député-maire Yves Fromion avait été contacté il y a plus d’un an par un collectionneur d’art, Jean Chauvelin, qui se présente comme un expert spécialiste de l’avant-garde russe et membre du Syndicat français des experts français en œuvres d’art, sur son site Internet.
Propriétaire d’une résidence secondaire près d’Henrichemont, cet expert avait expliqué son attachement à la région d’Aubigny où il a passé son enfance, ainsi que sa femme. À l’automne 2008, il avait déclaré devant le conseil municipal : « Agé de 75 ans, n’ayant pas d’enfant, nous avons décidé de faire don de la collection à la ville ».
Attaché à la région
Une nouvelle incroyable pour cette petite commune que la municipalité avait saisie au bond. Elle avait trouvé le lieu idéal, un silo à grain désaffecté de 1.200 m2 sur plusieurs niveaux. Restait à en négocier le prix avec le propriétaire.
Mais patatras ! En mars dernier, les 150 tableaux de l’artiste russe, Alexandra Exter, présentés au château de Tours (Indre-et-Loire) ont été mis sous scellés par la police judiciaire parisienne. Une plainte pour « faux, contrefaçon de signature et escroquerie » avait été déposée par Andreï Nakov, détenteur des droits moraux de l’artiste décédée en 1949, fondateur et président de l’association Alexandra-Exter.
Déjà 177 000 € de crédits votés pour un cabinet d’études
Il avait avancé que plus de 90 % des tableaux exposés à Tours étaient faux. Jean Chauvelin en avait prêté 130 et avait été incapable d’en fournir les certificats d’authenticité.
À notre connaissance, la donation n’est pas encore effective et la Ville d’Aubigny n’a pas encore acheté le silo. À l’automne dernier, le maire avait déclaré que « ce projet difficile aurait un coût important », s’engageant à obtenir toutes les aides nécessaires. Le conseil municipal avait voté une ligne de crédits de 177.000 € pour un cabinet d’études. Le généreux donateur avait, lui aussi, assuré la participation de sponsors, notamment russes.
Hier, Yves Fromion nous a dit que « les tableaux saisis à Tours ne représentent qu’une petite partie de la donation », ne souhaitant pas répondre davantage. Si le projet doit aboutir, la municipalité s’assurera certainement de l’authenticité de cette donation tombée du ciel.
Odile Moniot
[email protected]
Article paru dans l’édition de la Nouvelle République du 9 juillet 2009
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