Dans notre édition du 9 juillet, nous annoncions que la commune d’Aubigny a en projet un musée pour accueillir la donation d’un collectionneur. Jean Chauvelin, qui a passé son enfance dans la commune, a en effet décidé de léguer ses tableaux à la municipalité parce qu’il n’a pas d’enfant. Mais 150 toiles de l’artiste russe Alexandra Exter qu’il voulait donner, et d’autres tableaux, ont été saisis lors de leur exposition à Tours, en mars dernier. Les œuvres saisies sont toujours sous séquestre au château de Tours.
Un legs à Tours ?
Selon nos informations, le juge d’instruction a désigné des experts qui sont passés voir les œuvres mises en cause par Andreï Nakov, détenteur des droits moraux de l’artiste décédée. Le résultat de leur expertise n’est pas encore connu. En revanche, quelques toiles qui faisaient partie de l’exposition ont été restituées à des propriétaires privés qui s’étaient manifestés auprès du juge d’instruction.
Jean Chauvelin semblait également vouloir léguer quelques-unes des œuvres d’Alexandra Exter à la ville de Tours. L’exposition du début d’année était d’ailleurs considérée comme un test pour voir si l’artiste pouvait attirer un public d’amateurs. La suite de l’aventure dépendra de l’issue de la bataille judiciaire qui s’est engagée au mois de mars.
375 000 € de l’État pour le musée
Pour sa part, dans un communiqué, le maire d’Aubigny, Yves Fromion, précise que « l’acte de donation doit être assorti de toutes les attestations relatives à l’origine et à la propriété de chaque œuvre », ainsi qu’il l’a rappelé au futur légataire. « La donation Chauvelin porte sur près de 300 œuvres dont la moitié est attribuée à des peintres russes et l’autre à des peintres occidentaux. Il faut rappeler que l’État a inscrit une subvention de 375 000 € au titre du contrat de projet État-Région, pour la réalisation du musée. » Il conclut en enjoignant les Albiniens à être « rassurés : ni la légalité, ni les finances de la Ville ne seront mises à mal par le projet. Pas un euro ne sera dépensé inutilement. »
Article paru dans l’édition de la Nouvelle République du 13 juillet 2009
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