Une visite à l’exposition Alexandra Exter de Moscou
Dans les derniers jours du mois de juillet je me suis rendu à l’exposition Alexandra Exter présentée au Musée d’art contemporain de Moscou. Je voudrais ici livrer mes premières impressions rapides de cette exposition.
L’exposition était constituée de deux volets : œuvres théâtrales d’un côté et œuvres picturales « pures » d’autre part.
Ce fut une vraie joie de voir les projets de costumes d’Alexandra Exter conservés au Musée Théâtral Bakhrouchine de Moscou et très rarement exposés, de même que de voir plusieurs peintures dont certaines bien connues, œuvres provenant des musées russes hors ceux de la capitale. Il est regrettable qu’à cette présentation manquaient des peintures qui se trouvent aussi bien dans les collections publiques moscovites que dans celles particulières. Aucune œuvre n’a été par ailleurs empruntée à l’étranger.
La partie théâtrale était de loin la meilleure de l’exposition. Quelle joie de voir l’invention formelle et la force coloriste des costumes imaginées par Exter !
Par contre, le choix des peintures laissait à désirer. L’inclusion de plusieurs peintures dont l’attribution à Exter paraît inacceptable a assombrie cette visite. La confrontation de ces imitations avec les œuvres authentiques était d’autant plus flagrante et même instructive qu’accrochées à côté des œuvres authentiques de l’artiste plusieurs toiles ne tenaient absolument pas la comparaison et ce dès la première salle. Dans un proche avenir, je fournirai un commentaire plus détaillé de l’exposition mais dès à présent on se doit de souligner que l’exposition n’était pas accompagnée d’un catalogue ni même d’une liste d’œuvres. Une publication consacrée à Exter a été parallèlement publiée à cette occasion mais plusieurs œuvres douteuses présentées dans l’exposition ne figurent pas dans cette publication tandis que l’attribution de plusieurs autres œuvres de cette publication paraît inacceptable. (Voir à ce sujet un commentaire dans la partie publications de ce site.)
Il est également regrettable que pour la présentation du film Aelita qui avait lieu dans la dernière salle de l’exposition moscovite, on avait utilisé une vieille cassette française probablement produite il y a fort longtemps par la Cinémathèque de Paris à laquelle manque le générique et qui d’autre part ne correspond aucunement aux exigences techniques actuelles. La majorité des visiteurs russes ne connaissant pas la langue française, je ne fus pas surpris de certains commentaires dans la salle…
En sortant de l’exposition Exter, je me suis rendu dans celles de la galerie Trétiakov (Krymskij val) où trône la majestueuse peinture Venise (1924) d’Exter : quelle joie de contempler ce chef d’œuvre ! On espère qu’une vraie exposition Alexandra Exter, digne de la qualité de cette œuvre majeure verra le jour dans des circonstances bien plus sereines pour l’appréciation de cette artiste.
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