NEW YORK (ÉTATS-UNIS) [07.07.09] – Un reportage réalisé par le magazine ARTnews révèle que les faux dominent le marché de l’avant-garde russe.
Des journalistes du magazine ARTnews ont enquêté pendant six mois sur les faux d’artistes de l’avant-garde russe en circulation dans le marché de l’art. Plusieurs professionnels des milieux académique et marchand des pays comme l’Espagne, les États-Unis, la Russie, l’Allemagne et la France ont été consultés et des dizaines de cas de faux découverts dans des galeries et des maisons de vente ont été analysés.
La conclusion de l’enquête est alarmante : le nombre des œuvres des faussaires dépasse celui des originaux, comme l’exposition de Aleksandra Ekster fermée en mars 2009 à Tours le démontrait déjà avant le résultat de ces investigations. En effet, 190 des 192 œuvres exposées ont été identifiées comme des faux et saisies, l’enquête policière est toujours en cours.
Si le problème ne date pas d’aujourd’hui, il a pris à la fin des années 1990 une proportion de plus en plus inquiétante, notamment en raison de l’émergence d’une nouvelle catégorie d’acheteurs, les amateurs d’art russes. « Les acheteurs russes sont rentrés dans le marché et cette nouvelle demande a suscité une nouvelle vague de faux bien plus importante que la production de faux dans la première moitié des années 1990 », a déclaré à ARTnews Aleksandra Sahatskikh, l’une des principales spécialistes de l’avant-garde russe dans le monde.
Par ailleurs, cette prolifération de faux qui répond à une demande croissante a pour conséquence le développement d’une industrie parallèle, celle de l’authentification prise en charge par de nombreux experts. La provenance de ces œuvres s’avère toujours la même : elles proviennent des collections à l’origine mystérieuse, appartiennent à des artistes inconnus soudainement « redécouverts » ou ont été confisquées et cachées par la KGB, même si ce dernier n’a pas conservé d’archives sur ce sujet…
ARTnews : The Faking of the Russian Avant-Garde
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